Théophane : le souci de servir

Avec son pantalon large, une moustache et un bouquin dans la poche, Théophane a des airs de syndicaliste révolutionnaire. Pourtant, il est le cinquième enfant d’une famille nombreuse, et un chrétien engagé de 23 ans.


Amusé par l’étonnement de ses interlocuteurs, il précise : « Je suis catholique, c’est ce qui me guide depuis toujours, du moins je l’espère. Ma foi me pousse à l’engagement dans notre société : comment rester passif devant son affaissement ? ».

D’une voix réfléchie, il poursuit : « J’aime aussi me définir comme « anarchiste conservateur », suivant le philosophe Gustave Thibon. Anarchiste, car je n’aime pas l’esprit de système, les modes. Conservateur, car je suis attaché à la tradition éternelle. »

Chef scout, militant sur les campus et lors de l’opposition à la dénaturation du mariage, Théophane s’est forgé des convictions fortes : « Je suis intimement persuadé que le combat que nous avons à mener est avant tout d’ordre culturel. Face aux idéologies destructrices de mai 68 et des Lumières, égalitaristes et progressistes, nous devons offrir une vision plus saine de l’homme et du monde.»

« Si rien n’est sacrifié, rien n’est obtenu »

« Les grands mouvements, je crois, commencent par une prise de conscience personnelle, explique t-il. En 2013, j’ai réalisé que nous avions délaissé des pans entiers de la vie politique, au sens large : le jeu institutionnel en lui-même, mais aussi les écoles, les universités, les médias, etc. » Ainsi comprend t-il qu’il se devait d’agir : « si moi-même, ayant conscience de ces enjeux, je ne m’engageais pas, qui le ferait ? « Si rien n’est sacrifié, rien n’est obtenu », disait Hélie de Saint Marc. »

Désireux d’en faire davantage, il vadrouille alors « dans différents mouvements,  avant de [se] rapprocher de la Fondation de Service Politique. J’y ai trouvé ce qui m’intéressait vraiment : une structure au service de principes clairs, qui agit sur les idées, indépendamment de tout parti. » Une fois son master de science politique en poche, il y devient chargé de communication.

Théophane gagne rapidement en expérience : « J’y ai appris à écrire des articles, à réaliser des vidéos, et j’en gère aujourd’hui le réseau, l’organisation des évènements, ainsi que certains aspects de la communication ».

Un chroniqueur prometteur

Il y a moins d’un an, il s’inscrit à son premier séminaire de l’Institut de Formation Politique. Depuis, il a multiplié les formations, jusqu’au troisième niveau. Il y trouve un réseau, et de nouvelles synergies : « L’IFP m’a montré qu’il était possible d’unir des personnes de bords apparemment éloignés, sur des idées communes : la liberté, le patriotisme, etc. »

Plus encore, « j’ai surtout appris beaucoup en matière d’expression : j’étais avant l’IFP très mal à l’aise en public. Aujourd’hui, grâce aux séminaires de l’Institut, je sais m’exprimer, même si bien sûr il me reste beaucoup de progrès à faire ! C’est notamment grâce à cela que je suis devenu chroniqueur à Radio Notre Dame, dans l’émission La question du jour ».